29 décembre 2014

Partis et repartis… comme en 14 !

Petit jeu littéraire : les personnalités et les sujets évoqués ne sont pas nommés directement dans le texte mais apparaissent à travers les premières lettres d’une suite de mots utilisés. Par exemple, Freud se distinguerait dans la phrase suivante : il faut dépasser toutes ces Frustrations Repérées En Un Divan. Retrouvez-les tous (une soixantaine) en ne tenant pas compte des accents. Petit coup de pouce initial : j’ai fait ressortir le premier nom glissé au fil des mots en signalant les lettres en rouge.
Pour illustrer la balade sémantique, je vous propose quelques clichés pris à la très réussie "Fête des Lumières" lyonnaise 2014.


L’année avait bien mal commencé, nous privant dès la fin janvier d’un styliste surtout pas planqué, toujours prêt au no man’s land littéraire. Sans conteste, cet anar vitriolait avec noblesse nos apathies.

Pour les toiles, le deuil s’est imposé en plein été avec la fin d’une rare oxygénation bravant ici notre week-end indolent ; là les interprétations aux merveilleuses sonorités. Un ton, une voix, une implication artistique : tout y était pour que l’on s’y attache.

La discrétion féminine trouvait son incarnation dans cette liane accomplissant une rencontre étrangement nitescente : Bogart apprivoisé, cette alchimie les liera. Il ne reste plus qu’à s’enfoncer dans son fauteuil pour se repasser sa séduisante présence.

Les ondes portent encore ses nocturnes conversations, l’aide précieuse de celle qui laissait la parole libre. Mères, épouses naviguaient ici en grand respect : écouter, guider ou initier restent essentiels à l’heure de l’étalage artificiel égocentré et des haines anonymes en réseaux.

Avant de sauter dans le vide, méditons un instant devant ce frontispice accueillant votre inépuisable époque révolue. Le Moyen Age avait la solidité des époques vivaces, notre âge très moyen lui s’hystérise, se fait peur et retombe comme un flan maladroitement renversé. La solution ? Voleter avec souplesse sans intégrer les irritants ultimatums. Celui-là c’était un vrai et tendre singulier.

Allez, je me risque aux gros mots : la France a perdu un dirigeant économique moustachu aux réussites grandioses, en rivalité internationale efficace. Une disparition qui a réjoui un crypto-député tout fier de sa grossière éructation radotant avec répugnance de fangeuses insanités : légèrement obtus cet hargneux emportement.

La voix de Radioscopie maîtrisait ses entretiens. Sa méthode, il aurait pu nous la confier : « J’affinais chaque question utile et savais comment harmonieusement ausculter nos contemporains enfin libérés. » Nous pouvons ainsi, sans appréhension, atteindre le jaillissement orageux et cataclysmique outrant ce kaiser es rock !



Le cimetière pour personnalités récemment disparues apparaît bien menu lorsqu’on parcourt la décharge des déviances pseudo politiques. Pour s’acclimater aux rances effluves, rien ne vaut le sourire crispé du détenteur d’un compte assurément helvétique : une zone à cacher jusque devant la représentation nationale… Ce sens obsessionnel de la dissimulation tranche avec la pratique brouillonne d’une ministre toujours en poste. Comment diagnostiquer un total amateurisme ? Une bourde invraisemblable raillée aussitôt jusque dans cette presse nostalgique du petit État tenu aux indignités nationales et qui laisse couler son miasme infect, nullement utile, tellement écœurant.

Progresser dans les allées défoncées du cloaque permet la découverte de pratiques peu reluisantes. Le vieux Serge, craignant pour son immunité  lors d’une première demande pour sanctionner ses tripatouillages électoraux, a dû adorer son Sénat arrangeant : une levée terrassée. La salauderie atteint le grotesque avec le conseiller de l’ombre qui s'acharne à berner une intimité servant son opération navrante. Enregistrez, enregistrez, cela nuira toujours à quelqu’un.

Si Sarkozy, traqué, aiguise ses imprécations, Hollande, largué, doit se séparer de maillons encombrants du cercle rapproché. D’abord, le bougre contaminé par un mal incurable : la phobie administrative qui interrompt brusquement une carrière prometteuse. Cette tartuferie hasardeuse étrille votre engagement nullement opportun : un désastre !
Et que penser de cet accusateur qui ulcère ; irrité, l’indésirable nervi outrage : « Mon odieux renvoi ? Épuration logique, laidement ethnique ». Le parallèle qu’il ose faire avec le génocide rwandais laisse songeur. On finit presque par s’habituer aux comportements improbables, notamment avec un autre cas, le jaspineur étourdi alimentant nos pires interprétations : encombrantes révélations ravageuses et jouant où une ypérite électorale tuera. Chacun reconnaîtra la dirigeante de parti incarné dans cette explosive recette : méfiance à répétition, intolérance nocive et lourds excès pour exciter nationalement.

Préserver sa santé exige de ne pas s’attarder dans ces marais infâmes mais avant, de s’éloigner, évoquons encore quelques cas hexagonaux à moucher. D’un côté, la maniaque opposition restant au niveau offensif ; de l’autre celle qui, dans la majorité, développe une philosophie politique imbuvable : « Mon archaïsme rejette toute idée neuve et alimente un blocage : restons- y ! ». Bonne chance à ses administrés… Quelques élus voient d’ailleurs en elle la solution pour remplacer le Premier ministre actuel, sauf qu’après l’époque des godillots, voici venu le temps d’une faiblarde rébellion où nos députés expérimentent un ridicule soufflet. Les charentaises ça peut se révolter, mais en douceur… Donner l’impression de s’insurger contre quoi, au fait ? Sans doute contre ce qu’ils perçoivent comme une horripilante orientation : le louvoiement approximatif nourrit des égarements. Pourtant, depuis quelques mois, la présidence privilégie une méthode accrocheuse nécessaire : un État liquéfié vaut assurément la ligne sévère laquelle, selon les chapelles idéologiques sollicitées, mène au capitalisme réaliste ou nocif.

Incertaine politique dans laquelle s’est perdu un ministre : il critique, houspille, ensevelit les selfies accumulés pour inesthétisme numérique. Malgré sa tronche de mérou mal péché, il n’a pas eu tort de stigmatiser cette singerie egocentrique laidement figée, imbécilement enjouée, surtout lorsqu’elle s’étale devant les lieux d’une prise d’otages… L’air des cohortes sociales n’est donc pas plus sain que celui de nos dirigeants. Pour s’en convaincre, jaugeons la fange commerciale et ses suspectes offres léchant des envies superfétatoires à l’image de cette innovation périodique hystérisant obscènement notre enthousiasme. Ce suivisme décervelé a pu inciter des cigarettiers à une pratique honteuse : infiltrer les initiatives parlementaires. Manœuvrer ou rétribuer royalement : implacable stratégie.

Une partie de la société s’est agitée autour d’une monomanie archaïque nous incommodant : familles prétendant opposer une raisonnable tradition ou union sectaire ? L’interrogation reste en suspens mais revitalise l’objectif de faire afficher chaque existence bien obéissante : ogresque kaléidoscope proche du glouton orientant ou gavant les explorations selon la pratique de l’internaute. Ni pire, ni mieux que la transmission éclectique laissant évidemment votre intelligence sélectionner : inspirant ou navrant. L’ambivalence structure plus que jamais notre fonctionnement social. Ainsi, un même banal objet peut, chez l’un, garantir une clandestine approche supposant quelque urgence épique, chez d’autres répondre à la question : comment atteindre sa quintessence ? Une évidence !



Cette forme ravissante aux nombreux coins enivrants ne peut tolérer les hordes innommables. D’abord et avant tout celles de l’entité terroriste aux tentaculaires intentions : ses légions arriérées massacrent, initient quelquefois un égorgement. Rien d’autre, en réalité, qu’un dépotoir aux excréments criminellement haineux. L’archétype des intégristes c’est le damné jobard, il hait automatiquement : des ignominies satanisent tout embrigadement. Ces nuisibles ne sont rien d’autre que de terrorisants assassins liant intégrisme barbare au nihilisme suffocant.

L’actualité internationale a charrié des scories géopolitiques qui pourraient bien faire disjoncter 2015. Au premier rang des dangereux incontrôlables, celui qui a pu occuper un territoire indépendant : nul empêchement à l’horizon. Ainsi a été scellé le sort d’un croupion russophone inspirant Moscou : éperonnement exprès.

Pas mieux à proposer quelques mers et langues de terre plus loin, et ce depuis tant de décennies que cela en devient presque constitutif du territoire disputé. Une confrontation obérant notre faiblarde lucidité, inhibant toute initiative salutaire : roquettes accumulées et lourdes opérations pourrissent allègrement les échanges sains ; terre initiale noyée invariablement, enfer nourri. Alors que faire ? Se croiser les bras et attendre, aller voir outre Atlantique ? Pas sûr que la fracassante exécution raciste générant un soulèvement odieusement nettoyé apaise le désespoir.



Une seule solution, très provisoire, très fragile : revenir au festif intimiste et imaginer l’inconcevable tablée de la très prochaine Saint-Sylvestre :

- le dessinateur doté d’une prodigieuse liberté arrondissant notre terrible univers ;

- la comédienne charismatique, telle une ondine radieuse nous entraînant loin, laissant au monde une trace incandescente ;

- l’acteur magistral qui sait tout autant jouer et apprivoiser, nutritives résolutions où chaque hardiesse enthousiasme forcément : osons rêver tranquillement ;

- la chanteuse au timbre envoûtant, à faire revenir d’urgence parmi nous car elle libérait les airs : fertiles improvisations, tonique zique galvanisant et rythmant aussi la délicatesse ;

- le philosophe lumineux aux théories ontologiquement nécessaires ;

- l'admirable femme politique qui, par son intégrité ministérielle, ouvrit nos esprits : valeureuse européenne impliquée loyalement ;

- l’écrivain aux ragoûtantes aventures braisées et liées aux ivresses supercoquelicantieuses ;

- la journaliste exemplaire, portée par une activité novatrice nous éclairant sur internet : nulle complaisance liée aux informations rassemblées ;

- le Résistant qui incarne l’âge d’homme et nous rappelle que ces actions valeureuses atteignent idéalement le louable engagement solitaire ;

- le poète à l’art révulsé, tourbillons accrochant une démence ;

- le peintre qui, par son approche labyrinthique, vous arrache d’oblongues réminiscences déjantées attisant les interdits ;

- l’auteur-compositeur interprète aux rimes salutaires : belle rossée aux salauds, saines envolées non sectaires ;

- le scientifique avec son dépaysant espace inclinant notre sinueux temps : éclairage intelligemment nuancé ;

- l’animateur déjanté aux boutades acérées flinguant force interlocuteurs estomaqués ;

- enfin, le réalisateur attachant qui suscite les louanges à un tonton novateur et ragaillardissant.



Bon d’accord, j’ai perdu de vue la parité, mais ces quinze invités d’exception parviendront peut-être à transfigurer l’année à venir, loin de tous ces manipulateurs insidieux, calomniant beaucoup en restant très habiles.


Belle année 2015, espérons…



10 octobre 2014

L’anonymat à pleine gorge… tranchée !

Quelle perception du monde immédiat aurait l’anonyme moyen coupé de toute actualité hors de son champ de vie ? Sans doute serait-elle à des années-lumière des trépidations tourmentées de la focale médiatique. L’existence sereine, évidemment répétitive, n’a aucune similitude avec cette agitation concentrée. Accorder trop de place à ce compte rendu permanent revient à garder le nez sur un microscope qui résumerait la vie aux mouvements moléculaires avec chaos apparent parce que surexposés et grossis.

De la même façon, le défoulement des commentaires odieux sur Internet vient contraster avec l’habituelle retenue de leurs auteurs dans la vie réelle. Le moindre fait qui trouve un écho sur Big Media déclenche aussitôt une flopée d’interventions que leurs auteurs n’assumeraient pas s’ils devaient les prononcer physiquement en public. En cela, nous sommes au-delà des simples emportements de comptoir. Il s’agit, par l’anonymat et l’espace virtuel, de ne rien contenir de sa facette outrancière. La virulence clandestine devient la règle et dévoie les échanges sociaux. Avant, cela oscillait entre le for intérieur et le cercle des proches. Désormais, chacun peut publiquement s’improviser petit pamphlétaire sous pseudonyme. Le débat s’en trouve d’autant perverti, se colorant chaque fois de ces excès sans visage.

Le recours au pseudonyme encourage les vociférations du hargneux planqué derrière la toile. Se promener sous les articles du jour, avec leurs dizaines de commentaires, donne l’ampleur de la pratique. Peut-être 1% de signatures correspondant à des personnes identifiables. Internet devient une gigantesque boite crânienne collective dans laquelle chacun peut découvrir la part jusqu’alors inavouable des pensées des autres : transparence des flots orduriers, opacité des sources. Une glasnost psychologique nullement révélatrice d’une détérioration de ce qui est pensé : simple obscénité technique de la publication immédiate sans l’once d’une démarche artistique, sans le début d’une revendication courageuse.

Autrement plus dramatique, la mise à mort motivée par la mise en ligne terrorisante. Si les barbares intégristes dégouttent d’obscurantisme dans leur conception du monde, ils maîtrisent parfaitement les moyens modernes de communication. Là, c’est à qui usera le plus de cette fabuleuse caisse de résonance. Les opérateurs de cet Internet, au premier rang desquels Google, pourraient-ils aider à lutter contre ces égorgeurs ? Ethique minimale et technique ne peuvent-ils, pour une fois, se combiner ? Les malheureux égorgés n’émeuvent-ils pas plus les propriétaires des supports télématiques que les traders qui achètent le pétrole à Daech pour maximaliser leurs culbutes financières ? L’argent n’a, paraît-il, pas d’odeur, mais l’or noir et les cadavres si, une très forte qui devraient longtemps empuantir les narines des complices par abstention.


La liberté à tout prix ? Quitte à laisser prospérer et parader ces assassins en bandes très organisées ? Autant la liberté d’expression est un principe quasiment sans bornes, au contraire de ce que voudraient nombre de religieux, autant la liberté de colporter ses crimes doit être neutralisée. Un éditeur ouvrirait-il son catalogue à Michel Fourniret, Guy Georges ou Francis Heaulme pour qu’il raconte en détail ses assassinats en série ? Pas encore, en tout cas… Alors pourquoi Internet, dont chaque parcelle virtuelle est la propriété d’une personne physique ou morale, ne peut-il imposer un encadrement ? Je connais la réponse : pas de frontières possibles… Si, celles du globe : une autorité mondiale avec des moyens technico-militaires réels s’imposera peut-être lorsque nous verrons grandir dangereusement la part de leur territoire, au point de grignoter les nôtres… En attendant, il nous faut assister (ou pas, mais ça ne changera rien) aux parades mortifères avec leurs sacrifices d’un autre âge. Les archaïques caverneux en réseau immatériel : pas le moindre des paradoxes…

25 août 2014

L’îlot d’enfantillages

Il y eut Casimir Périer, parangon du tranchant politique… Voici venu le temps de Casimir Hollande, spécialisé dans l’engagement émoussé. Sa troisième rentrée présidentielle ne pourra leurrer davantage : ses pactes au gloubi-boulga pourrissent avant même d’avoir été réellement goûtés. Ses flopées d’intentions rappellent les égarements immobiliers de certains pays qui laissaient tomber en ruines les fondations sans que jamais les bâtisses ne vissent le jour.
Casimir Hollande a le teint avenant, les courbes conviviales, le ton léger à souhait, mais son allergie au conflit l’empêche d’imposer le traitement nécessaire. Résultat : la guimauve prolifère là où le remède requerrait quelque acidité dans le lard hexagonal.
Bonne nature, Casimir tournicote dans ce manège désenchanteur précipitant les îlots encore émergés vers une mélasse pétrifiante. Valls n’y changera rien : le froncement de ses sourcils n’est dû qu’au fait de se positionner systématiquement face au soleil pour répondre aux interrogations : ne prenons pas pour une détermination ce qui n’est qu’une incommodité circonstancielle.
Est-ce pour autant la faute du bonhomme Casimir ? Le Goldorak en carton-pâte qui l’avait précédé connut-il davantage de réussite ? La réponse électorale fut cinglante.
L’échelle actuelle du pouvoir politique n’est en fait pas la bonne. Tant que le saut vers un Etat européen ne sera pas effectué, nous n’aurons que peu de prise sur les courants économiques mondiaux et les mesures adoptées seront aussi efficaces que les moulinets d’un nageur débutant perdu dans une baïne. Les Etats-Unis d’Europe, voilà un vœu toujours aussi utopique qu’à l’époque de Victor Hugo : il suffit d’assister aux résistances d’un autre âge que provoque la très nationale réforme territoriale.

Freinés par notre mille-feuille administratif, engoncés dans les limites d’une France à bout de souffle, nous entretenons toutes les conditions pour une asphyxie terminale. Pom pom pom pom pom pom… bonne nuit le pays !

Article également publié sur AgoraVox.

03 juillet 2014

Mise en garde à... vif !

La Vème a le cuir institutionnel tanné : avoir un père politique qui fut un temps condamné à mort par contumace, ça vous immunise contre toute éclaboussure judiciaire. La petite nuance se niche dans les circonstances : le 2 août 1940, le salvateur Général subissait la décision infâme du tribunal militaire permanent de la 13ème région, larvaire bras armé d’un maréchal empalé sur le braquemart d’Adolf. Digression initiale : recadrons.
L’ancien chef de l’Etat prend cette garde à vue comme la pique vexatoire d’une magistrate en chasse. La saison des battues au Président recalé s’amorce sur les chapeaux de roues humiliantes… Cet affrontement politico-judiciaire rend illico ringard le huis clos entre Serrault le notaire et Lino le flic. L’exaspération du notable de province ne tient pas une seconde à côté de la grogne cataclysmique de Sarkozy. L’ex président a dû ingérer l’accusation de la juge d’instruction syndicalement à vif. En même temps, la qualification de l’infraction présumée ne dépareille pas avec le surengagement frénétique du mis en examen : comment imaginer qu’il ne puisse être l’auteur que d’une corruption PASSIVE ! Ce serait une insulte à son activisme débridé…
La gêne tient surtout au procédé judiciaire ayant permis ces soupçons. Pour être vu gardé il a fallu d’abord l’écouter sur une période si longue qu’elle l’assimile aux pires des délinquants, ceux constituant un danger majeur pour l’ordre public ce qui permet la mobilisation de tels moyens. Encore plus grave pour les libertés individuelles : le recours à l’écoute dérivante, pour paraphraser l’excellente métaphore de Claude Weill. Mise en place pour l’enquête d’un éventuel financement libyen de la campagne 2007, aucune confidence n’en sortira, mais l’oreille judiciaire surprendra quelques échanges compromettants pour une autre affaire instruite en parallèle… L’écoute opportuniste se justifie-t-elle dans la sphère délictuelle ?
Le non-lieu dans l’affaire Bettencourt devrait inciter à la plus grande prudence. La crédibilité de la machinerie judiciaire se verrait affectée par un nouvel aveu de charges insuffisantes. Ne doutons pas que la garde rapprochée de Sarkozy déchiquèterait alors les restes d'une juge si faiblement instruite.
Le fauve politique trouve ici un champ de bataille à l’aune de son tempérament  hors norme : en l’espèce non pour assouvir son appétit du pouvoir, mais simplement pour sauver sa peau politique.
Ce coup de semonce judiciaire aura eu le mérite de faire oublier un instant la ferveur footballistique mondialisée… Les équipes en lice tiendraient ainsi l’état psychique de leur pays entre leurs pieds ? Paroxysme dérisoire de cette ère du jeu, de la détente à tout prix, de la convivialité surjouée. Les mêmes qui vont hurler à l’unisson pour que la France triomphe de l’Allemagne et venge le match torpillé par le gardien Schumacher et un arbitrage au fond de culotte douteux, les mêmes se seraient mis tout ce qu’ils pouvaient sur la tronche si l’affiche avait présenté : France-Algérie. Oui, je sais ! je frôle le sportivement incorrect : la façon dont certains occiputs rasés ont fêté la victoire des Fennecs relevait davantage de  la provocation à l’adresse des nationaux que de la sincère jubilation. Mais là… carton rouge ! Ne surtout rien dire, minimiser voire nier dans le pur respect du bréviaire gestionnaire de l’autruche.

M’en fous ! Mon confort, au contraire d’un Sarkozy, c’est de n’être ni écouté, ni lu…

06 juin 2014

Pour ne pas être débarqués...

Libérons-nous de cette inepte marinade,
Engageons nos forces pour contrer la panade,
 
Pointe du Hoc
Juchons-nous au sommet de ces blanches falaises,
Osons buter ce nationalisme social,
Unissons nos envies et grillons nos malaises,
Ravivons la flamme d’un pays si spécial.
 
Cimetière américain de Colleville-sur-Mer.
Les tout premiers soldats débarqués sur nos plages
Engagèrent leurs tripes, confrontés au carnage,
 
Mémorial d'Omaha Beach
Pilonnés sans répit, mitraillés jusqu’au sang.
Les bouts de corps volant en gerbes écœurantes
Usent les nerfs et enterrent l’espoir naissant,
Sisyphes casqués, ce six Juin : aube éprouvante !
 
Cimetière américain de Colleville-sur-Mer.
Loin de tous ces braves venus du monde entier,
On laisse croître aujourd’hui des fronts repliés
N’ayant pour obsession que la fin de l’Union
Garante ultime d’une Europe en communion.
A l'entrée du Cimetière américain.

(Photos 2013 - Loïc Decrauze)

24 avril 2014

Royal : un dérèglement intérieur ?

En ces temps de crise rabâchée, le serrage de ceinture ne lui suffit pas. Si Antoine-Gaston de Roquelaure se distinguait par des bons mots, au point d’être fait chevalier de l’ordre du… Saint-Esprit, la Ministre-Maréchal s’attaque aux dérèglements de son ministère par des consignes dont elle rappelle, dans une formule pléonastique, la vocation : un « règlement intérieur (…) destiné à l’interne » ! Accessoirement, n’omettons pas de monter en haut nos affaires et de bien descendre en bas en fin de journée…

Parmi les réjouissances ségolènisées : finies les suggestions mammaires entre les murs de Roquelaure. Désormais, il faut du boutonné, du col roulé voire de l’écharpe cadenassée… L’époque des troubles pour cause de plongeon vestimentaire est révolue ! On se concentre sur les dossiers et pas sur les rebondis de sa voisine.

« Ségolène, la voilà ! » : la sonorisation de ses déplacements intra-muros dispensera ses collaborateurs de guetter sa venue pour se remettre au boulot tout en leur permettant de vérifier que le bouton du haut tient militairement… « Sa Sérénissime Royal traverse ton bureau, sous-fifre ! alors tu te lèves debout par respect pour notre sacré règlement intérieur à usage interne ! Tu as bien intériorisé ? » La majesté de la Ségolène, avec son phrasé aux gutturales banlieusardes, quoiqu’empourprées, méritait bien ce ramage d’huissier.

Ultime brimade pour son personnel infantilisé, la course à la « popote » : ne surtout pas prendre un appel en fin de matinée, lorsque les gargouillis fendent la bedaine, au risque d’être privé de cantine si Madame la Sérénissime Royal prend ses quartiers de fruit dans son Salon…

L’écologie rose en baille des vertes et des mûres…

06 avril 2014

Désunis dans l’adversité

Incapacité des peuples et des dirigeants à faire de l’Union européenne l’instrument d’une réelle puissance qui s’impose d’un seul tenant à l’extérieur. L’assemblage disparate dépense la majeure partie de son énergie à tenter de résoudre les tergiversations internes. Au modèle d’un volontariat constructif a succédé la persistance d’une stagnation entretenue. Ce sur-place exacerbe les défauts institutionnels et de plus en plus est dénoncé le technocratisme illégitime de la Commission.
Genèse de l'Union européenne.

En quoi les commissaires européens seraient moins légitimes à leur poste que les ministres nationaux ? Les premiers sont choisis et non élus, certes, mais tout comme les seconds, et l’adoubement par le Parlement européen – instance qu’on ne peut faire plus représentative de l’opinion des peuples de l’Union – vaut bien le vote de confiance à un gouvernement national.

Répartition des pouvoirs dans l'UE.
Dernièrement, paradoxale confirmation de la place considérée comme secondaire, voire accessoire, de certaines fonctions européennes : un ministre français en échec, critiqué de toutes parts, non retenu pour l’équipe de combat de Valls, va prétendre au poste de… commissaire européen ! Calamiteuse image de cette institution qui devrait, au contraire, réunir des personnalités en réussite et dont le mordant donne envie. Prendre cette instance exécutive comme le mouroir politique de responsables déchus ne peut qu’entretenir la défiance.
Commission européenne.

Inconséquence des ténors politiques qui se prétendent pro-européens (il est vrai qu’on en compte de moins en moins, surtout à l’approche des élections) mais ne veulent surtout pas faire don de leur temps et de leur talent à la cause européenne en détechnocratisant des instances victimes d’un manque de personnel attractif et reconnu médiatiquement.

Conseil européen
Résultat : le système se sclérose faute d’être animé par des personnalités d’envergure. Le contenant n’a jamais fait la saveur d’un plat. L’insipidité d’une Union dénoncée comme castratrice tient au désengagement des sociétés nationales censées la constituer : désaffection des mastodontes politiques – le Conseil européen délivre de moins en moins d’impulsions pour une construction exaltante et se ratatine aux conciliabules gérant les désaccords – indifférence médiatique et désintérêt des peuples.
Politiques de l'U.E.

Faudra-t-il une déflagration économique bien plus dévastatrice pour qu’un choix clair s’impose ? Cette U.E., à force d’être bouc émissarisée, non plus seulement par les anti-européens, mais aussi par une classe politique nationale à bout de souffle, devient un verni écaillé peinant à couvrir une désunion dans l’adversité, l’anti-devise malheureusement en cours. L’Union post 2005 a perdu cette âme fragile qui en faisait une espérance politique pour nous grandir.

Si la consultation de juin prochain dégage une majorité de députés eurosceptiques qui, par exemple, n’approuvent pas la Commission choisie par les chefs d’Etat et de gouvernement en déphasage avec l’idéologie dominante du nouveau Parlement (anti-) européen, nous pourrions assister à une implosion institutionnelle. Ajoutons à ce blocage la décision d’un des gros Etats fondateurs de quitter le navire en perdition et c’en serait fini du projet initié soixante-quatre ans plus tôt… Dans le chaos généré émergeraient des accords multilatéraux consacrant de fait la scission en deux modèles européens devant affronter des épreuves bien plus aiguës.
Construction à "petits pas".

La nouvelle équipe hexagonale donne la part belle aux défenseurs du Non au « traité établissant une constitution pour l’Europe ». Les deux premières têtes étaient, dans leur intime conviction, contre ce projet : l’un, Fabius, l’a assumée jusqu’au bout alors que l’autre, notre nouveau Premier ministre censé sortir l’action gouvernementale de l’ornière, a rallié la position officielle de son parti – par discipline ou opportunisme, on ne le saura jamais. Je n’oublie évidemment pas le tempétueux Montebourg désormais détenteur de l’économie nationale.
Chronologie de la construction européenne.


L’harmonisation des discours lors de la campagne des européennes devrait obliger certains à des contorsions intellectuelles douloureuses. En attendant, observons ce que ces « nonistes » au pouvoir sont capables de réaliser en restant en phase avec leur souhait d’une autre Europe et souhaitons que ce soit autre chose qu’un « vent mauvais »…

30 mars 2014

Artaud-van Gogh : ombilic au vent

Une adolescence en rupture, mais sans chambard ni esclandre : réfractaire en retrait de tout pour mieux apprécier l’expression de quelques esprits en marge.

La prose d’Artaud vous happe sans concession : cataclysme intérieur en résonance avec l’impossible élan vers les autres. L’obscène quotidienneté lamine les aspirations et atrophie toute volonté : Artaud l’avait évincée pour mieux scruter ses carences et faire frissonner ses imperfections hallucinées.

Sans attendre se jauger, extraire les boyaux de la pomme quitte à vraiment se couper du reste de la laide ville nouvelle. Aucune conciliation permise : chaque ver, toute phrase percera les décompositions par vagues de suffocation.

Dans l’urne le citoyen, en petit tas de cendre après avoir goûté à l’isoloir : le boutoir fouissant l’enveloppe gris-bleu pour une liste que je ne peux même pas plier en quatre. Rien à gagner : « a voté ! ».


Portraiturer au vent goguenard ;

Virevolter pour sentir les herbes folles sous le ciel écumant ;

En vase pour qu’éclosent les niches colorées ;


Le trait torturé contracte sa moisson au tracé lumineux ;


Une pesanteur supplicie bicoques et masures engourdies au milieu d’une nature perdue.


Aux vers oiseux s’incline la farce cachée, hideuse dépendance à l’indicible, l’innommable abscons. Reste à paraître en courbes dorées pour suivre l’ascendant minéral : s’écorcher sans troubler le ciel à la pâleur entêtante.


Je m’accroche à ses toiles, j’étoile mes anicroches pour un regard verdoyant : l’humanité éperdue, l’oreille cachée, la vie tranchée…