18 mai 2006

Lorgnette en fête !

Première journée de 2006 à prendre le soleil au parc de la tête d’Or, en lisière de la roseraie, là où quelques bancs s’offrent dans un cocon vert. Torse nu défendu à l’instant par deux limités de la police municipale, aux aguets pour exercer leurs petits pouvoirs. Sept ans que je fréquente ce lieu, et me voilà prié de remettre le tee-shirt, sans doute pour ne pas troubler la vieille dame qui passe.
Argument avancé par les képis frustrés : on n’est pas à Miribel Jonage. Effectivement, je n’ai ni mon maillot de bain, ni mes saucisses puantes à frire, ni mes gueulantes de braillards… juste un torse encore potable.
Voilà le type d’excès bêtifiants d’un ordre public où l’on s’aplatit devant des barbares-casseurs déchaînés, et où le citoyen calme et respectueux d’autrui se fait emmerder par ces représentants de l’action incohérente.
Avant ce petit accroc dans ma sérénité préestivale, j’observais, sur le banc connexe, un couple âgé en différend à chaque amorce d’échanges. Une femme aboyeuse, un bougre encaissant par bougonnements imprécis : calamiteuse représentation de la dualité.
Zappant sur la FM parmi la vingtaine de stations préréglées : le 96.1 me dévoile en chocs rythmiques bien assénés une des perles singuées de la Diams revendiquée Boulette. Boule d’énergie ciselée, même si le contenu me partage. « Pas l’école qui nous a dicté nos codes ! » : à cent pour cent pour le fond, mais aux antipodes pour les choix. Le firmament (limité) du rap français accueille en tout cas un joyau créatif.
(rédigé le 19 avril 2006)

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