22 septembre 2011

Europe : un État ou l’implosion

Malgré des berges du Rhône encore ensoleillées, la débâcle ne semble pouvoir s’évaporer. Les couleurs feutrées d’une fin d’été peinent à voiler le gris-catastrophe qui nous enturbanne, alors que d’autres, sinistres illuminés, appliquent au pied de la tête la décriée caricature de Kurt Westergaar explosant ainsi l’ancien président afghan Rabbani et quelques vies dans une pleine et entière liberté d’expression… terroriste. Je digresse…

Déclaration de Schuman - 9 mai 1950
Combien de temps va-t-on encore rester au milieu du gué à ne prendre aucune décision d’envergure qui permette un électrochoc européen pour un choix définitif ? Il faut que les vingt-sept États de l’Union (moins, si certains sont réfractaires à ce genre d’opération vérité) organisent un référendum à date unique pour un dilemme simple : voulez-vous de l’Europe fédérale ou d’un retour aux nations pleinement souveraines ?

L’entre-deux de l’UE a échoué. Le petit pas de 2005 a été celui de trop suite à des erreurs politiques majeures qui ont flingué un projet ambitieux au profit d’une stagnation fatale.

Il n’est plus temps d’attendre que les prêteurs internationaux décident en lieu et place des peuples. Que chacun d’entre-nous se positionne en son âme et conscience : des États à l’aune de ce qu’ils peuvent individuellement ou l’intégration achevée au nom d’une solidarité européenne qui prendra alors tout son sens.

L’angoisse croissante des experts ne laisse plus de côté l’hypothèse d’une montée des antagonismes haineux entre nations. Soixante ans de construction pour un retour à la case départ ? Alors que la majorité européenne qui l’aura décidé l’assume plutôt que de se défouler sur des gouvernants sans souffle. Au lieu de cela on bricole, on s’illusionne, puis on attend que le cyclone systémique nous emporte.

Que vaudra la prochaine élection présidentielle si, dès le lendemain, la sacralisée note française s’effondre car la réalité du gouffre déficitaire l’imposera, empêchant de facto la mise en œuvre de tout programme qui ne s’articulerait pas autour d’une austérité drastique ? Les Français sont dès aujourd’hui des Grecs en puissance… en faiblesse extrême.

Alors que les égoïsmes nationaux s’expriment, mais sans le facile paravent des dirigeants. Qu’il soit acté, un même jour de vote, bien plus crucial que notre jeu d’ombres présidentielles, la séparation des nations de l’UE pour le pire. Ainsi plus de faux-semblant, mais de l’assumé jusqu’au fond des tripes.

A moins que cette belle Europe, qui a fait fondre Zeus lui-même, ne soit pas qu’une mythologie.

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