30 mars 2014

Artaud-van Gogh : ombilic au vent

Une adolescence en rupture, mais sans chambard ni esclandre : réfractaire en retrait de tout pour mieux apprécier l’expression de quelques esprits en marge.

La prose d’Artaud vous happe sans concession : cataclysme intérieur en résonance avec l’impossible élan vers les autres. L’obscène quotidienneté lamine les aspirations et atrophie toute volonté : Artaud l’avait évincée pour mieux scruter ses carences et faire frissonner ses imperfections hallucinées.

Sans attendre se jauger, extraire les boyaux de la pomme quitte à vraiment se couper du reste de la laide ville nouvelle. Aucune conciliation permise : chaque ver, toute phrase percera les décompositions par vagues de suffocation.

Dans l’urne le citoyen, en petit tas de cendre après avoir goûté à l’isoloir : le boutoir fouissant l’enveloppe gris-bleu pour une liste que je ne peux même pas plier en quatre. Rien à gagner : « a voté ! ».


Portraiturer au vent goguenard ;

Virevolter pour sentir les herbes folles sous le ciel écumant ;

En vase pour qu’éclosent les niches colorées ;


Le trait torturé contracte sa moisson au tracé lumineux ;


Une pesanteur supplicie bicoques et masures engourdies au milieu d’une nature perdue.


Aux vers oiseux s’incline la farce cachée, hideuse dépendance à l’indicible, l’innommable abscons. Reste à paraître en courbes dorées pour suivre l’ascendant minéral : s’écorcher sans troubler le ciel à la pâleur entêtante.


Je m’accroche à ses toiles, j’étoile mes anicroches pour un regard verdoyant : l’humanité éperdue, l’oreille cachée, la vie tranchée…



2 commentaires:

Anonyme a dit…

bravo pour tous vos articles. un vrai régal.
Je ne vous connais pas mais il me semble que je vous ai rencontré il y a plus d'un à un concert à l'auditorium, un concert de chausson.mais je ne suis pas certain.
En tout bravo
Speedy38@sr.Fr

Loïc Decrauze a dit…

Merci pour votre hommage... Je n'ai pas souvenance de ce concert...