01 janvier 2013

Langue chargée ? Tirez !


Planer sur rails, le feu d’authentique Coldplay sublime l’aube en croissance. Les teintes timides au sortir du sombre engagent à concentrer la tension pour accentuer l’élégance hivernale. L’écho d’un rythme aux luminosités retrouvées concasse les fracas pour n’en laisser guère plus qu’un accessoire bruit de fond. Se projeter pour l’enthousiasme phosphorescent, telle une prometteuse infusion, avant les gerbes embrasées : un pourtour improvisé aux lueurs vagabondes. Se démultiplier pour une écoute transversale. Ne pas céder aux rétrécissements de l’âme qu’imposeraient quelques contraintes mal placées. La route est longue et le temps court : glaner en chemin pour épanouir l’improbable.

Les rayons dardent enfin, le fleuve croisé entretient ses courants, « such a perfect day » pour que le quatuor de la pop musicalise les cieux. Caresse de la gratte, juste ce qui enchante, avant la déferlante colorée. Virevoltantes sonorités, envolées enivrantes, les notes culminent et je me laisse flotter dans les nimbes si bien accordées. « Up in flammes », au-delà des pesanteurs, là où se fortifient les sens éclairés.

Je sais, j’ai trop chargé la page : style inaudible. Que les contempteurs égarés se fassent une raison : j’écris très peu pour les vivants. Hors quelques figures, le gros de l’humanité m’indiffère et je m’en dispense très bien. La ronde des esthètes disparus et la masse néante des foultitudes non nées me conviennent. Ne surtout pas répondre aux attentes, ne rien céder aux critères prémâchés, j’explore en intérieur sans frilosité langagière. Je formule donc je trie, raréfie mes fidèles ; les contradictions assumées amplifient les dégâts. Qu’il ne subsiste rien, je ne serai plus là pour le constater. Traces infimes sur une toile vorace sans distinction. Niche numérique pour que reposent en verve et contre tout mes vitriolades. Ci-gisent mes écrits suspects.

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