15 juin 2008

Unis dans la malignité

La blogosphère bruisse du « Ouf ! Le peuple irlandais a donné une bonne leçon à tous ces technocrates de Bruxelles ! ». Depuis le tonnerre du printemps 2005, rien de viable n’est sorti des refus français et néerlandais. Le camp hétéroclite n’apparaissait d’accord que sur une seule chose : il faut rejeter. Quelle tromperie d’avoir prétendu qu’un Non apporterait un nouveau souffle à l’UE. Les Français n’ont rien vu, les Irlandais ne verront rien.

Bas les masques Mélenchon, Buffet, Besancenot ! Le trio de circonstance se réjouit de l’enterrement, par l’Irlande, du traité de Lisbonne alors même qu’une des principales motivations des Nonistes de ce pays est de conserver coûte que coûte un système ultra libéral jouant sur ce qui peut rapporter le plus. Engranger le maximum de subventions européennes (soixante milliards cumulés, soit vingt mille euros par électeur) – ah ! les saligauds de technocrates qui délivrent cette manne ! – tout en s’accrochant au dumping fiscal qui, avec un impôt sur les bénéfices des sociétés de seulement 20 %, leur permet d’attirer les plus juteuses multinationales, notamment américaines.

Ça, les gauchistes anti-Lisbonne ne veulent surtout pas l’entendre. Seule compte la primaire vengeance contre le choix d’une ratification par voie parlementaire impulsé par un président de la République qui l’avait retenu et annoncé avant son élection.

Ne revenons pas sur les arguments anti-parlementaires qui font de la ratification par le pouvoir législatif une injure au peuple. Nous les avons déjà stigmatisés comme un dangereux populisme qui fait se retrouver copains comme cochons ceux qui s’étripent sur les questions internes.

Face à ce nationalisme social, et comme un magistral pied de nez à l’actualité, il faudrait que la multinationale française Total, société de droit privé dont les bénéfices seraient un « bien collectif » (du Ségolène Royal pur cru), fixe son siège social à Dublin. Cette décision pourrait être justifiée par son PDG comme une conséquence de cet acharnement à rallier tout et n’importe quoi, pourvu que l’immobilisme européen soit consacré. Nous pourrions ainsi, concrètement, jauger la prétendue solidarité des Nonistes français et irlandais. Comme ce serait amusant. Allez, chiche Monsieur de Margerie, juste pour les flanquer devant leurs responsabilités, pontes politiques et électeurs de base réunis !

Comment bénir ce nouvel enlisement de l’UE lorsqu’on se revendique européen ? C’est là toute l’escroquerie des rejets successifs qui, sans l’enthousiasme de peuples et l’engagement de gouvernants, nous auraient laissés entre le charbon et l’acier.

Une donnée simple qu’ont prouvée les trois ans écoulés depuis le Non français : aucun projet de remplacement ne peut sortir de cette clique hétéroclite, aucun traité de substitution ne peut être porté par des élus issus de cette chapelle biscornue et être accepté par les vingt six autres partenaires. Impossible !

Si l’on reprend l’historique des rejets, une constante vaut principe politique : à chaque fois le refus est permis par une alliance de circonstance, incapable de perdurer sitôt la victoire obtenue. Comment peut-on croire qu’une stérilité nationale puisse avoir un quelconque poids, à l’échelle européenne, autre que celui de bloquer tout processus engagé grâce à l’arme divine : l’unanimité.

Le 2 juin 1992, au Danemark, le parti socialiste populaire allié à l’extrême droite permet de repousser le traité de Maastricht. Le 8 juin 2001, les Irlandais (encore eux !) font confiance aux discours de quatre partis politiques, totalisant quatre députés sur les cent soixante six du Parlement, pour rejeter un traité de Nice qu’ils semblent tant vouloir conserver aujourd’hui. Le 14 septembre 2003, forte de son exemplarité budgétaire, la Suède repousse l’entrée dans la zone euro, snobant le laxisme franco-allemand dans ce domaine, et laissant le Parti de gauche et les Verts se faire les mamours de circonstance. Arrêtons le sinistre catalogue qui n’a servi que les ambitions et les stratégies à court terme, portant autant de coups à l’idée d’une union politique.

Alors faut-il abandonner tout changement du fonctionnement des institutions européennes pour lancer cette tant réclamée Europe sociale ? L’absurdité de la démarche des Nonistes saute aux yeux. Comment parvenir à harmoniser vers le haut les règles sociales si l’on ne change pas la cause des blocages décisionnels de ces dernières années ? Tout rejet d’une réforme des institutions nous fait perdre plusieurs années dans l’avancée d’une construction sociale de l’UE. On l’a bien constaté avec les Non français et néerlandais, nous en aurons la confirmation avec le rejet irlandais.

La confusion est grave, ou cyniquement mobilisatrice pour certains irresponsables politiques : faire croire que repousser un projet de réforme institutionnelle va infléchir les politiques mises en œuvre. C’est abuser les électeurs : le fond de la politique européenne est décidé conjointement par le conseil de l’UE et le Parlement sous l’égide du Conseil européen. La Commission, elle, ne fait qu’exécuter ce qui a été décidé, notamment en répartissant les fonds. Ce n’est donc pas dans le traité de Lisbonne, de Nice ou de Pétaouchnock que les Européens vont trouver le contenu politique, mais lors des élections législatives, présidentielles et européennes.

Le paradoxe de cette grogne irlandaise, c’est qu’elle hypothèquera toute application efficace du programme politique qui sortira des urnes en juin 2009 du fait même d’avoir empêché l’amélioration des règles de fonctionnement. Beau résultat !

En outre, la présidence française qui devait lancer divers chantiers passionnants (énergie, immigration, climat, défense commune) mobilisera son énergie à tenter un énième accord sur un cadre institutionnel commun. Que les six mois français ne rayonnent pas ne sera pas pour déplaire à nombre de nos partenaires, mais c’est la crédibilité, voire la viabilité de l’Union qui se poseront. Ne doutons pas, en effet, que les pays émergents n’attendront pas que nous soyons prêts pour lancer leur conquête économique du versatile continent.

A force de vouloir une perfection de traité – entéléchie juridique dont la perception change selon les détracteurs – nous n’aurons peut-être plus grand-chose auquel prétendre. Le nationalisme social fera alors son œuvre, chaque peuple présupposant qu’il sera mieux protégé par son pouvoir national que par des instances européennes inopérantes… du fait même de ces mises à bas successives.

Une proposition : attendons de voir si ceux-là mêmes qui ont appelé, et réussi, à tuer dans l’œuf le nouvel élan européen parviendront à traduire en acte constructif leur défiance à l’égard des détenteurs du pouvoir. Que tous ces donneurs de leçons démocratiques qui prétendent représenter une majorité des plus de 350 millions d’électeurs décrochent une large victoire aux élections européennes. Qu’un à un les dirigeants soient remplacés, via les urnes, par les représentants de leur programme. Une demie décennie pour cette purge ? Et bien prenons-la, si le projet en vaut tant la chandelle…

Et si, finalement, rien ne se passe : aucun changement notable dans les forces politiques en présence, aucune vague idéologique destinée à, enfin ! proposer autre chose, c’est que sera ainsi démontré qu’une large part de leurs partisans sont incohérents ou nihilistes. Cette ode à la poisse des entrepreneurs de démolitions perdurera… à moins que, au bout du bout, on mette un terme à ce pacifique projet et que chaque nation reprenne son illusoire prétention de souveraineté paradisiaque.

4 commentaires:

logan a dit…

Sourd ...

C'est le mot qui semble vous caractériser, car il faut être sourd pour avoir encore aujourd'hui une telle vision des rejets qui ont pu avoir lieu en France aux Pays Bas et dernièrement en Irlande ...

D'abord si les peuples rejetent de tels traités malgré toute la pression médiatique et malgré toute la pression politique qui à l'unisson appelle à voter oui, c'est que ces peuples ont ( à tord ou à raison ) des craintes, des inquiétudes face à cette construction européenne et à l'Europe actuelle, et la grosse erreur des gens comme vous c'est de traiter avec tant de mépris ces gens et de ne pas les écouter, parceque peut-être trouveriez vous alors les mots pour les rassurer et les convaincre qui sait ?

Un récent sondage énonce les différentes raisons données spontanément par les Irlandais qui ont voté contre ce traité.
http://www.ireland.com/focus/thelisbontreaty/analysis/polls/180508/index.html#no

La première raison (31%) est qu'ils n'ont pas compris ce traité ...
La deuxième raison (25%) est qu'ils avaient peur de perdre leur neutralité militaire ...
La troisième raison (18%) est leur crainte que comparé à l'Irlande les pays plus grands et les pays de l'est aient trop de pouvoir ...
La 4ème raison (18%) est un rejet du bourrage de crâne qu'ils ont subit par les médias et les politiciens qui les appelaient à voter oui
La 5eme raison (16%) est nationaliste, ils ne voulaient pas perdre leur identité et leur souveraineté ...
La 6ème raison (16%) est d'aider au rapport de force les agriculteurs Irlandais dans les discussions internationnales ...
La 7ème raison (12%) est pour préserver leur niveau fiscal ...

Même si il fait un score significatif (12%) le non Irlandais libéral n'apparait qu'en 7ème position ... Un peu léger pour mettre en avant cette raison comme une des "principales raisons" ...
Et vous devriez même vous estimer heureux car selon ce même sondage 18% des irlandais qui ont voté oui l'ont fait en reconnaissance des aides que leur pays à reçu des autres pays de l'UE ... C'est selon moi 18% de trop car c'est pas sur ce genre d'argument qu'on doit juger un tel texte ... Ca voudrait dire quoi ca voudrait dire qu'en reconnaissance ces 18% vont accepter n'importe quoi ?

En effet si l'Irlande a sensiblement vôté en majorité pour des raisons différentes que les Français en 2005 ...
Il y a quand même de nombreuses similitudes dans ces rejets ...
Une des principales raisons du non en France était le côté illisible du TCE, pour les irlandais c'est la non compréhension du traité de Lisbonne ...
En France il y a eu un net rejet de la campagne du oui, ce fut la même chose en Irlande, les Irlandais n'acceptant pas plus que les Français qu'on leur dicte ce qu'ils doivent voter et qu'on les menace s'ils ne votent pas comme on le leur demande ...
Certes les raisons principales de la gauche en France, le caractère anti-démocratique de l'UE, le fait que des politiques néolibérales soient gravées dans le marbre de ces traités, n'apparaissent pas à travers ce sondage, mais nul doute que ces critiques sont partagées par de nombreux irlandais, ptet pas une majorité, mais un bon nombre c'est certain ...
Alors minimiser la solidarité éprouvée par les nonistes Francais, calomniés de la même manière après le résultat du TCE, envers les nonistes Irlandais, au seul sentiment de revanche, c'est je trouve lamentable ...
Certes ce sentiment de revanche alors qu'on nous a privé de la parole existe, il serait malhonnète de le nier. Mais c'est surtout un sentiment de soulagement de voir que ce traité que nous avons déjà rejeté mais qu'on nous a quand même imposé, est au moins pour un temps rejeté, et que le débat reste donc d'actualité avec l'espoir qu'enfin nous puissions nous lancer dans un plan B salutaire pour l'Europe ...

Je note votre utilisation de l'argument comme quoi le choix du passage par le parlement était légitime parceque N. Sarkozy l'avait annoncé avant son élection ...
Je vous rappelle que N. Sarkozy avait promis un mini traité ne traitant que des questions institutionnelles, c'est à dire excluant la partie III du TCE sur les politiques de l'UE, expliquant que les questions institutionnelles faisaient consensus, c'est d'ailleurs par cette raison et parceque selon lui ce mini traité répondait aux préocupations et revendications des nonistes qu'il justifiait le passage par le parlement.

Au final on s'est retrouvé avec un traité de Lisbonne reprennant non seulement la partie III mais n'ayant rien apporté pour satisfaire les revendications de ceux qui avaient voté non, en fait le traité de Lisbonne est pratiquement le même traité que le TCE mais présenté sous une forme différente.

Est ce que le parlement, censé être composé de REPRESENTANTS ( vous comprennez j'espère ce que signifie le fait de représenter qqun ) a la possibilité de désavouer les citoyens alors qu'ils se sont déjà exprimés par référendum ???
La constitution, parcequ'elle laisse au président le libre choix entre référendum et passage par le parlement, le permet ... Mais est-ce que c'est démocratique ??? Je ne crois pas ...
Quand nos représentants votent le contraire de ce que nous voudrions qu'ils votent, c'est évident ils ne nous représentent plus, ils ne représentent plus qu'eux même et il serait peut être temps de comprendre que c'est justement ce problème de représentation qui génère en réalité cette crise européenne ...
La crise européenne est avant tout une crise de représentation politique ...
Nous affirmons que nous ne pouvons pas construire l'Europe sans les peuples, et c'est pourtant la méthode totalement inverse, une méthode qui non seulement exclu les citoyens de la rédaction de ces traités, mais en plus les exclu de sa ratification, qui a été choisit ...
Et cette méthode elle ne PEUT PAS TROUVER l'assentiment des citoyens ...
Cette méthode discrédite l'Europe, cette méthode génère le rejet de l'Europe auprès des citoyens ...
Cette méthode c'est une construction de l'Europe imposée aux citoyens par la force, elle ne peut qu'aboutir à une Europe illégitime, là où l'Europe devrait au contraire se construire selon la volonté générale et la légitimité qu'elle apporte ...

Vous osez dire qu'aucun projet de remplacement n'est proposé par ceux qui ont voté non ...
Là encore vous démontrez à quel point vous pouvez être sourds, alors que ces projets pullules de partout, alors que les revendications même si elles ne sont pas structurées fleurissent de partout elles-aussi ...
Vous voulez un plan B ????
Voilà celui qu'on propose ...

On propose d'abord que dans chaque pays soit organisé des élections ... Lors de ces élections les citoyens devront élire des représentants qui devront, réunis en assemblée, rédiger un nouveau texte, limité aux questions institutionnelles ...
Une fois ce nouveau texte rédigé, il sera soumis à ratification par référendum dans chaque pays. Cette assemblée devant rester mobilisée au cas où elle devrait apporter des modifications suite à un rejet dans un ou plusieurs pays ...

Voilà comment nous pouvons sortir de cette crise, en associant les citoyens à la construction européenne ...

S'il y a bien une démarche absurde c'est celle de s'enteter dans le mépris et la surdité, comme vous le faites ...

Il me parait clairement évident que vous n'avez pas lu et encore moins étudié ces différents traités ...

C'est triste je trouve d'être remplit comme vous à ce point de certitudes alors que vous ne vous basez que sur des idées reçues totalement fausses ...

Ceux qui votent non ne veulent pas la perfection, c'est faux ...
Ceux qui votent non veulent simplement que la construction de l'Union Européenne change de direction, ils veulent simplement pouvoir participer, ils veulent être écoutés et pouvoir débattre !

Ouvrez les yeux ... Reveillez-vous, car votre cas est actuellement très grave !

Et merci pour votre invitation à nous présenter aux élections européennes, si on pensait que cela pourrait nous permettre d'infléchir cette construction européenne ou même d'agir sur la moindre chose qui nous importe au niveau de l'Union européenne, ce serait déjà fait ...
Seulement le parlement européen n'a qu'un pouvoir de blocage, il ne participe pas à la rédaction des traités européens, il ne participe pas à la ratification du traité européen, ce n'est pas par cette voie que nous arriverons à modifier la direction que prend la construction européenne ...
Mais nous ne manquerons pas de nous présenter à ces élections ... Par contre sans la moindre tribune, sans le moindre débouché politique, confrontés à des médias prenant totalement partie pour le oui, convenez que ce n'est pas à égalité mais plutôt avec un certain handicap que nous débuterons le combat.

Loïc Decrauze a dit…

Réponses à Logan:
—--) Plus d’un électeur sur dix ayant voté non pour préserver leur régime fiscal ultra libéral, ce n’est pas néglgeable, d’autant plus lorsqu’on découvre, avec effarement, la première des raisons de ce Non: le caractère incompréhensible du traité. Au contraire du TCE dont les deux premières parties étaient limpides et dont la troisième (si ardue soit-elle) n’était que la synthèse de traités antérieurement adoptés, le traité de Lisbonne est effectivement indigeste car il n’est composé que d’ajouts aux autres traités (les protocoles). Alors quoi ? Nous n’avons pas voulu du TCE, projet lisible dans la mesure de la complexité que requièrent les institutions européennes, et nous exigons un référendum alors que les Irlandais nous prouvent le sans issu de cette voie ? Doit-on ne rien faire à partir du moment où une partie des électeurs ne comprend pas ce qui lui est soumis ? Prenons l’exemple de la majorité qualifiée, qui permet d’éviter la coalition des petits pays seuls ou des grands pays seuls. Fallait-il ne pas adopter ce génial procédé de vote parce qu’il est inexplicable à la majorité des gens ?

—--) Sur les 18 % d’électeurs reconnaissants de l’argent européen reçu, je ne trouve pas cela choquant, bien au contraire. En quoi ne peut-on être reconnaissant et en même temps approuver un texte soumis ? Ah... la caricature des sondages.

—--) Vous dites que pour les français, le TCE était illisible ? Alors donc il ne fallait pas le soumettre à référendum ! Comment voulez-vous établir un texte accessible à tous pour établir les règles de fonctionnement des institutions européennes et des 27 pays membres ! Ce genre de vote caractériel me gonfle... La démocratie directe a effectivement ses limites.

—--) "surtout un sentiment de soulagement de voir que ce traité que nous avons déjà rejeté mais qu’on nous a quand même imposé, est au moins pour un temps bloqué, et que le débat reste donc d’actualité avec l’espoir qu’enfin nous puissions nous lancer dans un plan B salutaire pour l’Europe ... ": là je reste bouche bée ! La leçon de 2005 n’a donc servi à rien. Vous croyez encore à ce plan B des nonistes ? Malgré tout ce qui ne s’est pas passé depuis 2005 ? La seule chose obtenue ce sera la poursuite de l’enlisement actuel, le temps que les Nonistes se déchirent encore et ne remportent aucune élection majeure, tant à l’échelle nationale qu’européenne. Soyez lucide: vous citez vous-même les multiples motivations du Non en Irlande, vous trouvez un point d’accord comme base pour produire quelque chose de viable politiquement ? Alors imaginez à l’échelle des 27 peuples ! C’est à exploser de rire, ou de pleurs !

—--) Sur la partie III: je rappelle que le contenu de cette partie est déjà appliqué puisqu’il est issu des traités adoptés antérieurement. La nouveauté du TL est institutionnelle, et ne porte pas sur les politiques de l’UE.

—--) Sur le caractère peu démocratique de la voie parlementaire: il n’existe pas de mandat impératif pour la démocratie représentative, et heureusement ! L’Assemblée nationale a été élue postérieurement au référendum, nous sommes d’accord là-dessus. Reconnaissez l’incohérence de l’électorat puisqu’il a mis comme parti majoritaire l’UMP ayant défendu le Oui ! Rien n’impose ensuite aux députés de se renier. La souveraineté populaire s’est prononcée, le Parlement s’exprime en son âme et conscience. Nous verrons si aux prochaines élections législatives c’est le camp des Nonistes qui l’emporte.

—--) Vous me lisez mal: j’ai écrit que "rien de viable n’est sorti de ces rejets". Cela ne signifie pas qu’il n’y a aucune proposition, mais qu’aucune de ces propositions, en trois ans, n’a été portée jusqu’aux postes de direction politique pour être concrètement proposée et entérinée. Cela signifie bien que chaque proposition, isolée, ne peut rassembler aucune majorité politique. On en revient donc à ce que je dénonce dans mon article: seul le rejet est possible, plus rien ensuite.

—--) Votre proposition d’Assemblée constituante est séduisante, mais carbonisée par la suite. Vous croyez sérieusement que 27 référendum donneront un jour 27 Oui ? Dans le contexte socio économique ! C’est d’une naïveté à hurler. C’est justement de la responsabilité politique de faire avancer cette construction malgré les difficultés du moment qui ne feront qu’empirer avec les blocages institutionnels actuels.

—--) Il vous paraît clairement que je n’ai pas lu ces traités ? Vous sortez ça d’où ? Je suis un des rares à avoir lu entièrement le TCE, y compris la partie trois, et à avoir repéré les mensonges argumentatifs de certains nonistes.

—--) Vous dénoncez le peu de pouvoir du Parlement européen alors que justement l’un des objectifs du TL est d’augmenter ses pouvoirs. En outre, il vous reste, large camp harmonieux des nonistes, à prendre le pouvoir dans les parlements des 27 pays et à élire des chefs d’Etat et de gouvernement à l’avenant, comme je vous y invite à la fin de mon article. Ainsi vous contrôlerez le Conseils européen et le Conseil de l’Union européenne qui détiennent les pouvoirs qui manquent au Parlement européen.

—--) Sur le handicap médiatique: le média le plus influent aujourd’hui c’est internet, et il ne me semble pas que la voix la plus réduite soit celle du Non... A voir le déchaînement des commentaires, la liberté d’expression existe bien dans l’UE, alors servez-vous en, dans la cohérence de vos revendiquations. J’attends de voir.

Anonyme a dit…

Bravo pour ce texte.

Serge Weidmann a dit…

Aujourd'hui seuls les souverainistes, les critiques de l'Europe de Maastricht sont audibles.
Les autres ne pensent plus l'Europe.
Ils se contentent d'approuver sa gestion à la petite semaine, technocratique et lointaine.
Quand, en plus, les Européens ne sont pas associés à sa construction, rien de bon ne peut en résulter.
D'où mon engagement auprès de NEWROPEANS pour cette élection. Enfin des gens qui réfléchissent à un avenir européen différent.

Bien à vous