01 juin 2007

Christ à croquer

Me voilà, comme un bon chrétien que je ne suis pas, debout, au fond de la jolie petite église de LB, pour une communion. Bondée, l’antre religieuse, estivales les tenues, et une jeune femme à la robe aguicheuse qui lit les paroles d’un apôtre : notamment « la chair s’oppose à l’esprit ». Pour le moins risible, mais in petto, chut…Familles, amis, accointances : tous en rangs serrés pour ces petits communiants dont on peut douter de l’authenticité de l’engagement. Entre habitude sociale et folklore, je n’arrive pas à adhérer à ces pompeuses déclarations.

Qui, ici, fait réellement attention au contenu du message ? Si, tout de même : un suivi unanime (sauf pour ceux qui n’ont pas trouvé de place) aux ordres de se lever et de s’asseoir.

La métaphore obscène qui justifie le rite : « recevoir le corps de dieu en soi » ! Un programme non charnel, bien sûr. Les paroles du prêtre raisonnent ici, et légitime cette communion, avec une suite d’explications effarantes, et qui fonctionnent encore.

Le béni oui-oui excuserait tous les massacres, toutes les dérives passées… Toutes ces fois au nom d’un postulat de vie supérieure et, bien sûr, dieu innocent et les hommes coupables !

Pitrerie de l’esprit sans une once de distance avec les élucubrations assénées. Démonstration éclatante, sous couvert d’un message prétendu d’amour, d’un système manipulatoire où le confort de l’esprit consiste à pouvoir tout expliquer, tout justifier, alors que nous ne sommes qu’à l’âge primaire de la compréhension du monde. La fiction, voilà ce qui conduit tous ces systèmes rivaux. Et les antiennes enflent grâce au cadre matériel, et le grégarisme fait son œuvre.

Décidément, que ce soit dans ses manifestations ludiques ou vaguement spirituelles, l’humanité en bandes m’effraie. Rien ne pourra vraiment évoluer, au sens d’un changement d’ère humaine, tant que ces religions auront une place autre qu’une curiosité muséologique, à la manière des mythologies grecque et romaine.

La clochette du prêtre rythme le cirque eucharistique… Et cette assemblée en chœur, qui recèle toutes les trahisons, les coups fourrés, les médiocrités rampantes, les excuses vaseuses, représente toute la contradiction humaine, rarement capable d’assumer une ligne de conduite cohérente. Tout cela glisse, et la poussière, nullement divine, recouvrira l’ensemble de ces fariboles d’apparat.

A noter que ces lignes ont été largement inspirées par la coloration intégriste qui officie ici. Amen.

1 commentaire:

Néo"con" a dit…

heu, quel reproche faites Vous à Votre Eglise, exactement ?
c'est qu'en fait, Vous ne précisez nulle part dans l'article qu'est ce que cette messe avait de mal...
la robe de la fille était en inadéquation avec sa lecture, je vois, sauf qu'il faut changer de robe ou de lecture ?
Vous ne croyez pas en la présence réelle du Christ dans l'eucharistie, ben quoi, les protestants n'y croient pas non plus... quand aux hypocrites que Vous dénoncez dans la foule, rassurez Vous, seules les premières communions (ou autre fêtes comme les mariages) attirent à l'Eglise des badauds qui n'en ont rien à faire, la plupart du temps les églises sont pleines de vrais croyants : souvent une dizaine de personnes. c'est la bétise qui doit "finir au musée" pour que commence la nouvelle ère que Vous appelez de Vos voeux sans la nommer : la civilisation de l'amour.