Sarkozy avait son buisson,
plus ou moins caché, conseiller aux sombres calculs qui, auparavant, avait
buissonné quelques années pour dénicher la belle bête électorale. Avec l’ardent
Sarko, un pur-sang à monter et un affectif à enregistrer dès que possible… Le
dissimulateur buisson a pu ainsi réaliser ses basses œuvres, toujours gonflé de
ses certitudes, exhibant désormais sa Cause du peuple pour mieux se
répandre sur le petit teigneux retraité de la politique.
Hollande a lui sa morelle.
Pour rappel, « plante dicotylédone [aussi facile à retenir qu’Aquilino !]
(…) dont les nombreuses variétés (…) sont cultivées comme plantes comestibles »
(Le Grand Robert, tome IV). Bien plus
insignifiante que le buisson sarkozyen, elle a su se rendre inconsommable. En
avril 2014, ce conseiller avait osé le parallèle entre la brutalité prétendue
de son éviction et… le génocide rwandais ! Nous découvrions alors et le
personnage et le sens de sa mesure et le degré de sa pertinence intellectuelle.
Très vite, il se confiait sur son désir de vengeance éditoriale, comme si
Hollande n’avait pas assez de boulets paginés aux pieds. Le dernier flanqué,
celui de Lhomme et Davet, a, sans doute, motivé sa renonciation
présidentielle à un âge bien plus vaillant que Benoît XVI (bon, c’est vrai, il
avait une élection à surmonter le François pas pape).
Peu importe que cela n'ait plus aucune importance, la morelle veut laisser sa propre charge : la voilà mutée en plante vénéneuse, sécrétant son fiel toxique sur les ondes. Curieusement sous l'influence de Fugain époque Big Bazar, elle s’épanche
dans la presse pour vendre son lourd et laid libelle (plus de 400 pages quand même)
avec une révélation fracassante : Hollande, faux gentil et vrai méchant ne
voulant pas exercer le pouvoir. Un disciple manchot de Machiavel, en somme.
L’Aquilino aurait pu continuer en chantant : il fait l’amour le samedi, le
gentil ; il fait ça n’importe quand, le méchant ; il publie ses saloperies,
le gentil ; il vomit tous les sans-dents, le méchant !
Le spectacle permanent des
politiques ne suffisait plus, voilà qu’on nous inflige les mauvaises pièces de
conseillers félons. Ils se vautrent en confidences sur celui qu’ils ont fait mine de servir. Ils font fructifier leurs petites
crottes éditoriales grâce à ce privilège initial et à la si fameuse « visibilité »
médiatique que cela leur confère. Ils conchient ainsi allègrement la réserve qu’exige
ce type de fonction, y compris lorsqu’on n’est plus en poste.
Si les gentils
buisson-morelle avaient eu en charge de torcher leur chef d’Etat respectif,
nous aurions eu très vite tous les détails physiologiques des postérieurs présidentiels, pour commencer... Il faut tirer la leçon du comportement de ces nuisibles bavards et
conseiller (gratuitement, ça changera !) au prochain locataire de l’Elysée de sélectionner avec grand soin ceux et celles dont il s’entourera. Il serait dommage qu’une
si classieuse tour d’ivoire soit à nouveau salopée par les défécations
incongrues de plantes qui ne peuvent plus se retenir une fois sorties de leur pot.
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