27 juin 2011

Parabole désorientée

Des crocs dans l'ombre guettent la faille pour déchirer les tissus. A perte de vue plus rien ne rime : magma "plasmique" à nourrir coûte que coûte. Reste quoi ? Une farandole aux arabesques sordides qui monopolise l'attention sur l'apparence d'un monde en chaos.

Ça se mâche sans fin tant qu'on n'est pas trituré dans sa chair. Ce déchaînement règle le compte des plus fragiles, les déconnectant pour toujours : piètre perte, très profitable aux arrangeurs du buzz.
"Rien à buzzer aujourd'hui ?" s'angoisse le maniaque sur toile, la souris entre les cannes... Pourquoi taire ce qui pourrait suffire à salir son prochain ? Plus qu'à aller faire titriser ses déjections en les confiant aux menottes expertes des charognards de la finance.

Univers d'Internet en constante dilatation, un peu comme si nous tentions, pauvres hères,  d'approcher en virtuel le Tout infini qui nous dépasse et face auquel nos élans se ratatinent.

A moi le cocon vert déserté de la Tête d'Or pour ragaillardir mon souffle : rondeurs feuillues, allées de pierres joliment serpentantes, massifs fleuris et un banc vert pour le fondement. Surplus à évacuer sans circonvolutions :   attendu qu'ils m'incommodent... par ce motif, qu'ils dégagent !

Dans l'attente du trou à cadavre, je me refais volontiers une charretée de samedis soirs sans fréquentation, avec le seul Lieutenant Colombo, urticant pour ses congénères, efficace révélateur de leurs vices criminels.
Après la surdose en série, j'explore quelques zones dévastées ouvertes aux quatre bourrasques. La petite vieille explose du talon de secs quignons de pain pour nourrir piafs et canards des bords du Rhône juste devant la péniche "Nid d'Amour". J'égrène les remugles d'un encombrant passé, hypothéquant encore une pure respiration lyonnaise. Naviguer entre attaque et défense pour la plus favorable sentence.


Texte paru sur le site du journal Le Monde

1 commentaire:

yvesT a dit…

Je ne suis pas juriste et ne connais pas le détail des lois actuelles.
Cependant cette affaire megaupload montre quand même que :
- rappel du fait que quoi qu'on en dise, il y a toujours des centres dans le piratage, et des personnes physiques et morales (officielles ou pas) derrière ces centres, et par exemple que TPB ait changé son format et techno de liens récemment ne retire rien au fait que cela reste un centre de piratage.
- de là il devrait être possible de dissocier la définition et procédures associées, d'un point de vue juridique d'une part, et technique de l'autre.
- il est essentiel que ces procédures soient effectivement avant tout juridiques et pas simples opérations de police (et que le fait d'essayer d'utiliser un "centre" pour lequel une décision de blocage a été prise, ramène d'une manière ou d'une autre un message avec lien/référence de cette décision)
- Rappelons encore une fois que le blocage des centres permettrait de sortir de la direction délirante monitoring flux utilisateurs à tout va d'hadopi :
http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/piratage-hadopi-etc/
(monitoring par ailleurs très facile à contourner, ce qui n'est pas par définition le cas des blocages de centres)
Et puis l'important serait quand même de comprendre qu'un nouveau rôle est nécessaire pour un environnement de publication ne se résumant pas à deux ou trois monstres :
http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/concepts-economie-numerique-draft/
Que quasiment tout est déjà là, et que se rôle (et organisations associées), est exactement le même que celui nécessaire pour la problématique "identité sur le net" :
http://iiscn.wordpress.com/2011/06/29/idenum-une-mauvaise-idee/
problématique où rappelons le, l'usage d'un identifiant unique par utilisateur entre acteurs n'est absolument pas nécessaire, et cette direction devrait être à tout pris évitée (et là encore tout quasiment déjà là).

Et un petit dessin animé :
http://iiscn.wordpress.com/2012/01/02/vestale-sous-contraintes-exercice-ludique-en-courrier-10/