01 août 2009

Contresens

Depuis les bords du Rhône. C’est parti pour un mois dédié à la détente, aux activités non alimentaires et à l’improvisation ludique. Ainsi, aujourd’hui, ne surtout pas prendre la route, ne pas rejoindre l’asphalte des autoroutes, mais goûter à l’enceinte lyonnaise désertée.


Majestueux fleuve qui suit son cours, la passerelle du collège, élégance discrète pour les piétons flâneurs, les monts croix-roussiens qui dessinent une dentelle monumentale sur le ciel lumineux… Tout cela à portée du regard, sans gène de masses humaines qui se bousculent sur le trajet d’un Sud à envahir.

Journal à taire - 2007

Un Journal comme un inexorable compteur en marche. L’arrêter serait comme mourir prématurément. L’engagement dans la voie diariste emprisonne l’expression pour l’orienter vers ses impératifs temporels. Chaque ligne s’oblige à l’exigence psychique du moment, sans aspiration d’autonomie, celle qui permet à l’écrit de s’affranchir de son auteur pour se construire en infidélité artistique à sa source… Le maître diariste en devient l’esclave… Paradoxe d’une apparente latitude quotidienne qui se laisse submerger par le temps, moniteur suprême de la tentative d’œuvre littéraire.

J’aurais le style abscons ? Pas grave. Mon imagination je la concentre sur le fabuleux trésor linguistique à disposition. C’est là que doit se dépasser l’auteur, et non dans l’élaboration de faits enchevêtrés qu’une réalité suffit à fournir.

N’ayant aucun impératif financier à être lu, je n’ai pour critère que mon seul plaisir expressif. Livré en pâture numérique via des blogs, chaque lecteur du hasard pourra en faire sa charpie, son exutoire critique, à l’aune de mon je m’en foutisme à l’égard de mes congénères. Match nul, mais des instants jubilatoires pour l’écriture. Les fosses insondables de l’Après importent finalement bien peu.


(Ecrit le 3 juillet 2009)

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