06 juin 2006

La voie "Royal"

Depuis Fontès, me reviennent par la presse et les ondes radio le tintamarre alambiqué autour des déclarations de la séduisante Royal. Le Strauss-Kahn s’ébouriffe, le Lang tergiverse, l’Aubry s’étrangle, le Fabius sermonne et même le Hollande, son légitime de mari, se voit contraint de reléguer les idées de sa Ségolène sur l’étagère des infréquentables. A l’inverse, quelques voix s’ébrouent pour approuver la fin d’une démarche hypocrite et suicidaire dans le traitement de la délinquance juvénile : des députés, des maires du 9-3 et le toujours alerte Chevènement.

Voilà enfin un véritable schisme dans la gauche : entre les indécrottables adeptes de la prévention à œillères, celle qui excuse a priori toutes les formes de sauvagerie, voire de barbarie, des jeunes terreurs de cité ; et les autres, minoritaires, qui prennent conscience de la vanité des bons sentiments à l’égard des saloperies malfaisantes. Le « tendez-la-joue » de gauche pour résoudre les dérives d’une infime partie de la jeunesse, mais part polluante majeure des quartiers sous leur coupe, a fait son temps. L’exégèse socio-psychanalytique des causes ne doit plus parasiter l’action efficace pour rétablir dans ces zones l’ordre public tant réclamé par les populations locales.

La gangrène n’est évidemment pas nouvelle, et beaucoup d’entre nous peuvent évoquer la présence terrorisante d’une bande dans un immeuble, un quartier, une école. Ma scolarité s’est faite, en partie, sous l’atmosphère tolérante des socialistes au pouvoir. Ainsi, de 1983 à 1985, le C.E.S. de Conflans-Sainte-Honorine (ville administrée par Michel Rocard), pourtant bien plus calme que celui d’Éragny-sur-Oise où je résidais, accueillait un trio de branleurs à qui l’encadrement militaire aurait profité grandement, m’évitant ces nombreuses récréations gâchées jusqu’au jour où l’un d’eux, venu me titiller en solitaire, sûr de sa toute puissance, s’est chopé mon pied au cul avant de prendre les siens à son cou. De ce jour, après quelques stériles menaces de représailles du trio de morveux, j’ai intégré la salubrité de la répression personnelle, et jamais plus personne n’est venu me chercher des noises. Sans doute que l’encadrement socialisant du collège avait une approche compatissante de ces pauvres merdeux délaissés ou martyrisés dès leur jeune âge. Pour ces ratés familiaux, il faudrait tolérer leur empuantissement des lieux publics ? Quelle négation des fondements mêmes de la vie en collectivité. Point de contrat social chez les extrémistes de la tolérance ciblée comme les sbires de Lutte ouvrière, mais un culte du diktat des échoués. On comprend la haine que ces enfarinés du Grand Soir peuvent porter à l’irrévérencieuse Ségolène Royal.

Feu de paille ou vraie naissance d’une conscience à gauche que les méchants ne se focalisent pas que chez les possédants ? A observer le cirque des indignés de la Rose, on peut douter de l’émergence durable d’une approche lucide de ce fléau social chez les héritiers des potes de Tonton.

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