14 mai 2011

Lutins, farfadets & sœurettes

Château d'Omiécourt
Le sens du temps, au large des berges, juste pour baguenauder sans avoir de compte à rendre, de ligne à suivre. L’âge est venu de ne plus espérer quelque rabibochage factice. Les affections châtelaines des deux décennies quatre-vingts ont tourné court suite aux tentatives d’un contact rétabli. Prétextes pour l’embourbement : ma défense du traité constitutionnel européen pour la première, ma complaisance à l’égard de la tauromachie pour la seconde. En réalité, une détestation de ma façon d’être en écriture, de l’emphase à l’amphigouri et, comble de l’ignominie, de l’influence micberthienne qui imprègnerait encore mes textes. Si leur vieux parâtre tombe là-dessus, ça devrait le faire rire un peu… Je reste, à ce jour, le seul ex très proche à avoir diffusé sur le Net un article sans ambigüité sur ma rupture idéologique avec lui.

Grande leçon pour moi, le récidiviste : ne jamais tenter de faire renaître des liens distendus puis disparus. Les résurrections ne valent que pour les fables religieuses.

« Clap dernière ! » : ainsi je titrais mon dernier courriel à celle qui renâclait au débat… Crime de lèse-passé que je puisse défendre le dessein européen. Du lien fraternel, on s’en fait un monument inaltérable : en l’espèce une pissée sans envergure.

Pour l’autre, on innove : condescendance victimaire ! L’odieuse faute qui fait de moi l’infréquentable, l’inique suffisant, le dérangeur d’une douce existence : avoir relaté, avec un mauvais tour littéraire et sans la dénoncer, ma première tauromachie.

Résumons l’offense : ne pas s’aligner sur le substrat de leur pensée discrédite tout élan du cœur. Encaisser leurs positions et surtout cesser d’écrire, ah oui ! Ça, avant tout ! Que je poursuive un Journal commencé en 1991 alors que nous étions en dévotion affichée pour ce père de cœur ou de sang, quelle suspecte attitude ! Forcené, je suis, dans l’erreur magistrale de voie… Le degré infâme de l’expression écrite, sans aucun écho médiatique, jamais publié par un « vrai » éditeur, une déjection en somme !
Supériorité que ces obscures doivent admettre : mon autocritique ne sera jamais dépassée par leurs attaques essoufflées. Qu’elles s’en convainquent aussi : rien, de mon vivant, ne me détournera de l’écrit, d’aiguiser mes indignations, de transcender enthousiasmes et perditions par l’entrechoc sémantique, d'élargir la palette des mots pour tutoyer ce qui rumine en soi. Insatisfait, toujours, mais sans la facilité du renoncement. J’anime ces lignes à pleine plume et j’assume les influences diffuses…

Rien à cacher, tout à dévoiler, au moment que j’estimerai opportun, sur une toile accueillante pour démultiplier l’écrit bien placé… Prêt pour le témoignage tous azimuts et sans retenue de style. Abruptes notations sur le vif qui se dispenseront du tiède, du frileux, de l’engoncé.

Non loin de moi, sur ces berges du Rhône, trois enfants de six ou sept ans s’amusent dans l’insouciance aux ingénieux jeux d’eau : rires partagés, étonnement complice, surenchères pour entretenir la symbiose du trio improvisé… Quelle illusion !

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